Les films de Bokanowski, vrai alchimiste de la pellicule, offrent des visions parmi les plus fantastiques du cinéma français, qui nous font découvrir que la réalité n"est pas toujours là où l"on croit. Elle se dissimule. Dans les couches, les pliures, les respirations. Celles de la matière comme de l"inconscient. De "L"Ange" Dominique Noguez écrit :
"Dans ce Breughel ou Bosch en redingote fin XIXème, des personnages à la Boltanski, infiniment attelés à des tâches apparemment anodines ou simplement absurdes, à la fois mobiles (par saccades grinçantes) et figés dans une sorte d"éternité infernale, se rencontrent dans les parties diverses d"un lieu insituable, autour, semble-t’il, d"un immense escalier expressioniste qui conduit, tout de même, à la lumineuse irradiation finale. Ce film, programmé sans interruption dans une salle de Tokyo pendant près de dix ans, a donné dans le monde entier une de leurs oeuvres-culte, comme on dit, aux amateurs de cinéma-foudre, qui envoûte et bouleverse au plus profond".