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BRITISH !fiction

Le cinéma anglais a toujours entretenu des rapports privilégiés avec la littérature et le théâtre, de pair avec une fascination pour la langue et une certaine rhétorique. C’est ce qui peut en faire sa force mais comme aussi, dans certains cas, sa faiblesse. Ce constat pouvant se faire pour le cinéma dit « populaire » comme pour celui « d’auteur ». Les trois films présentés dans ce volet, tous réalisés récemment, s’inscrivent dans cette nouvelle mouvance anglaise qui, tout en respéctant la « tradition », s’amuse à réinventer les jeux d’écriture et de mise-en-scène. De plus, ils reflètent cette tendance croissante à explorer des réalités autres que londoniennes, en adoptant et revendiquant des dialectes qui ne sont certainement pas l’anglais d’Oxford ou de Cambridge !



Susannah Gent, 2003, GB, video, vo st fr, 93

Audrey et Henry s’aiment. Ils sont jeunes, vivent dans un appartement confortable, Henry gagne bien sa vie et Audrey n’a pas besoin de travailler. Tout semble donc parfaitŠEt bien il n’en est rien ! Car Audrey a développé une étrange phobie envers Henry, et le seul fait de le regarder, ou de se faire toucher par lui, provoque en elle des pensées de dégoût et de rejet. Les phantasmes de Audrey se font de plus en plus intenses, délirants, noirs, pervers, et virent au cauchemard. Un anneau orange qui lui pousse à la place du nombril semble être responsable des phrases insensées que soudainement elle peut prononcerŠ.La frontière entre le réel et le délire s’estompe de plus en plus et même nous, spectateurs, nous nous retrouvons pris au piège !

Après avoir réalisé une série de courts métrages, plus déjantés les uns que les autres, Susannah Gent signe ici son premier long-métrage, tourné dans la région de Sheffield. Optant pour la vidéo digitale, elle fait preuve d’une grande inventivité et d’une imagination débridée tant au niveau du scénario que du visuel. Et attention ! L’imaginaire de cette jeune femme ne semble pas connaître de limites !! Car en effet c’est avec son ciné-van baptisé « Jelly Dolly » qu’elle va débarquer dans les rues de Bruxelles, pour improviser des petites séances de projection.

+ bonus : "BUN", 1998, video, 4"

07.10 > 20:00 + 15.10 > 22:00


Chris Cooke, 2002, GB, video, vo st fr, 91

(rencontre)
Suite à la perte de leurs permis de conduire, trois hommes se retrouvent en thérapie pour vaincre leurs problèmes d’alcoolisme. Ils y rencontrent un riche promoteur immobilier qu’ils souhaiteraient alléger d’un peu de sa fortune. Mais celui-ci, bien plus malin qu’ils ne croient, s’aperçoit de leur manège et s’en amuse... Un thème comme celui de l’alcoolisme n’est certainement pas un des meilleurs ingrédients pour une comédie. C’est pourtant un film empreint d’un humour savoureusement cynique, et anti-macho par dessus tout, que Chris Cooke a concocté.

Tourné à Nottingham, en DV-Cam, avec une production très souple, « One for the road » relève de la fiction réaliste et de l’esthétique documentaire. Par contre, le montage qui abonde en effets numériques (et flirte parfois avec le clip) tire le film vers un autre registre, beaucoup plus débridé et inventif. Ce décalage et jeu de renvois entre deux styles opposés suggérent peut-être que l’imagination est encore la meilleure arme pour transformer la réalité ...

Premier film d’un jeune réalisateur qui vient du cinéma amateur, « One for the road » est la preuve que l’humour british peut aussi s’attaquer à des sujets quelques fois tabous dans le royaume de Sa Grâcieuse Majesté.

09.10 > 22:00 + 15.10 > 20:00


Shane Meadows, 2004, GB, 35mm, vo ang, 90

Deux frères retournent dans leur ville natale du Midlands, quittée sept ans auparavant, et s’installent dans une baraque sur le haut de la colline. Très vite on comprend que Richard, le plus agé des deux, n’y est pas venu pour contempler le paysage... En ville, c’est toujours le même petit gang de dealers et de loosers qui organise les traffics, et apparemment c’est avec eux qu’il a un compte à régler. Un par un, il va les pièger et les exécuter, semant ainsi la paranoïa car chacune de ces mises à mort est accompagnée par une mise-en-scène macabre virant à l’allégorie. La raison de tout ce sang ?Š

Avec ce film Shane Meadows (« A for Romeo Brass », « Once upon a time in the Midlands ») s’attaque à un remake tordu et tragi-comique des « thrillers de revanche » typiques des années Œ70. Réalisé en un mois avec une grande part d’impro, mais avec des acteurs qui ne sont pas des moindres, il affiche une liberté d’écriture extrêmement maitrisée. Pour la production, c’est la filiale-cinéma de Warp-records qui se cache derrièreŠ Après les festivals d’Edinburgh et de VeniseŠ et bien « oui », c’est à l’affiche du Nova !

16.10 > 20:00


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