prog: 596
squelettes/rubrique-3.html

Intro&Infos

Embellir et assainir... Relier la Grand Place à la Porte de Schaerbeek, combler le dénivellement qui marque une rupture entre celle-ci et la Porte de Cologne... Telles sont les principales idées qui ont poussé les urbanistes, de la moitié du 19ème siècle à l"après-guerre, à mener des interventions lourdes et répétées dans le "Quartier Pachéco" : un quartier populaire qui marquait autrefois les limites de la ville et dont seul un boulevard homonyme témoigne encore de l"existence.
Mais on ne s"est pas contenté de "nettoyer" ces "Bas-Fonds" peuplés de prolétaires, de cabarets et autres lieux de débauche : la construction de la Petite Ceinture, de la Jonction ferroviaire Nord-Midi et de la Cité administrative en ont anéanti toute trace, jusqu"aux sous-sols archéologiques.
Aujourd"hui, les Saint-Jossois et les Schaerbeekois ne sont plus les habitants de bourgades lointaines. La verte Porte de Schaerbeek est devenue "carrefour Botanique" et la Porte de Cologne, "Place Rogier". Dans la Cité administrative, le "Quartier Vésale" a supplanté la rue du même nom. Seul le Meyboom (fête traditionnelle qui en est à sa 696ème édition), perpétue encore le souvenir des "Bas-Fondistes" et de leur quartier désormais dédié aux bureaux et aux banques.
L"idée d"une "Cité" regroupant tous les services de l"Etat date de 1937. C"est en 1958, dans la foulée de l"Exposition universelle, que la première pierre fut posée. Prévu pour durer quatre ans, le chantier s"achèva... en 1983 !
Le projet d"installer là 14.000 fonctionnaires échoua, mais 700 familles furent expropriées pour céder la place aux bureaux de quelques 5.500 fonctionnaires, écrasant au passage le quartier de la rue de Schaerbeek et son marché couvert Cluysenaar.
A l"époque, on prétendait que construire cette Cité là offrait l"opportunité de "reconstruire les abords", de "rétablir une liaison humaine entre le haut et le bas de la ville par la mise en place
d"une zone attractive de courants de circulation". En fait d"attraction et de circulation, il y eut surtout une zone de courants d"air, souvent perçue comme une coupure dans la ville.
A tel point qu"aujourd"hui, les arguments utilisés pour préconiser le démantèlement de la Cité sont les mêmes que ceux qui justifiaient alors sa construction ! Comme s"il s"agissait d"un besoin récurrent de faire table rase... de "relier" et relier encore.
Comme si la mémoire nous faisait défaut (se rappelle-t-on par exemple de la Putterie, du Quartier Isabelle ?).

Revendue à des investisseurs privés, la Cité n"est déjà plus de
l"Etat. Bientôt, elle sera aussi vidée de sa fonction administrative. Sous peu, les 4700 fonctionnaires encore présents dans les bâtiments auront déménagé vers de nouveaux bureaux, fraîchement bâtis aux quartiers Nord, Midi etc. Et la Cité, libérée de ses occupantsŠ attendra plusieurs années avant d"être fixée sur son sort.

Que restera-t-il alors ? Un énorme vide ... un chancre, comme on dit chez nous ... mais aussi d"importants espaces publics. Une Cité potentielle, qu"investit le PleinOPENair cet été et pour laquelle il a même troqué son nomadisme habituel.
Pendant un mois, les raisons de s"y rendre seront donc nombreuses et variées. Vous en découvrirez quelques-unes dans ce programme, proposées par différentes associations, collectifs ou individus ; et vous en trouverez sans doute d"autres par vous-mêmes.
Que cela ne vous empêche pas, aussi, de venir sans raison...



Avec ses 6 hectares de béton et sa tour de 140 mètres, la Cité administrative est un bel exemple de la manière dont les théories de l"architecture privée ont été appliquées dans l"architecture publique.
La Cité devait incarner, par son échelle et sa modernité, l"efficacité de la fonction publique. Mais la fédéralisation de l’Etat a mis un terme aux rêves de centralisation. Par un retour de l"histoire, ce symbole de la modernité ‹ qui a valu 25 ans de chantier à Bruxelles pour à peine 20 ans d’occupation ‹ est aujourd’hui devenu obsolète.
C’est en 2005 que devrait démarrer le chantier de la nouvelle Tour des Finances. Le reste du site, quant à lui, fera l’objet de procédures qui prendront plusieurs années à aboutir. Au final, la Cité subira-t-elle une "démolition-reconstruction" ? Tiendra-t-on compte de ses qualités et de son aspect patrimonial ? Quel sort sera réservé aux espaces publics ? Comment seront traités les aspects sociaux comme le logement, le risque de gentrification ? Et quel est donc ce projet de ville appelé "ZIR" (zones d’intérêt régional, comme la Cité) et qui permet de planifier la construction de millions de mètres carrés de bureaux à Bruxelles pour les 20 prochaines années ? Ce sont quelques-unes des questions de ce PleinOPENairŠ



Pendant toute la durée du PleinOPENair, une tentative de permanence téléphonique s"effectuera au "Traiteur Speedy", le plus régulièrement possible (à partir du 02.08). Sauf moments de rushes, de montage et de démontage, problèmes techniques, heures de table, siestes et pauses café, nous nous couperons en quatre pour vous répondre ! Un répondeur sera tout de même installé, au cas où...



Vu le nombre d"initiatives se déroulant cet été dans et autour du PleinOPENair, ce modeste programme papier ne suffisait plus à vous informer correctement. C"est pourquoi, en plus des sites habituels du Nova et de City Mine(d), "pleinopenair.org" est mis en ligne. Au même titre que les émissions de Radio Panik et les impressions de l"imprimerie Rivoli, ce site web est un outil permettant à tous les participants de mieux présenter leurs projets et d"informer sur leur évolution, en cours de route. Conçu en logiciel libre avec SPIP (www.spip.net), il sera régulièrement actualisé et annoncera les éventuels ajouts ou changements de programme. Le site sera également objet d"expérimentation, puisque son organisation, sa mise en page et la mise à jour des contenus seront réalisés sur place, au fil d"ateliers ouverts à tous.



Les soirées d"été sont parfois fraîches à la Cité. Un bon pull et parfois même un parapluie sont des accessoires qui peuvent servirŠ Mais sachez-le : non, non et encore non, nous ne nous laisserons pas effrayer par quelques gouttes de pluie. A moins d"un déluge, les concerts ne seront pas annulés (une tente couvre les musiciens).
Mais si le ciel s"assombrissait outre mesure et s"il n"était plus question de pluie mais de tempête, alors la projection de film serait reportée à une date proche. Pour connaître le lieu de la projection, voir le site du PleinOPENair ou téléphoner au 02/218.27.45.



squelettes/rubrique-3.html
lang: fr
id_rubrique: 597
prog: 596
pos: aval