Deux fois annoncée etŠ deux fois reportée, maintenant nous y sommes, la "Rencontre des labos" a lieu !
Mais qu"entendons-nous par "labos". Les "laboratoires" auxquels nous nous référons ici sont des lieux spécialement aménagés et organisés pour qu"un film puisse s"y faire, de A à Z, en pellicule : y être tourné, développé, tiré, monté, voire même montré ! De surcroît, les laboratoires qui nous ont intéressés, ne sont pas des structures commerciales, mais des lieux gérés de manière collective ou associative par des cinéastes ou des artistes, des lieux voués à une pratique artisanale et créative, voire expérimentale, du cinéma. De multiples réflexions survenues au fil de nos recherches ont pu nourrir cette aventure que sera la "rencontre".
Depuis quelques années, on assiste à un engouement certain pour le cinéma défini comme "expérimental" : nombreuses sont les programmations qui s"affichent dans des festivals (Cannes aussi s"y met !), des rencontres de cinéma, des galeries ou des musées. Ainsi, de plus en plus de lieux divers se ré-approprient ou se confrontent avec le cinéma expérimental, de la pub ou du vidéo-clip à des chorégraphies, des pièces de théâtre, des concertsŠ Nous assistons à un phénomène de redécouverte du cinéma expérimental. Cependant, ses pratiques restent souvent méconnues et mal comprises. L"expansion du digital et des nouvelles technologies pourrait faire croire que la pellicule est bonne à être reléguée au cinéma du passé. Hé bien, détrompez-vous ! Car nombreux sont les cinéastes et artistes qui encore aujourd"hui travaillent en pellicule et avec des "chimies".
Comment s"effectue ce travail de laborantins ? Pourquoi encore travailler avec la pellicule aujourd"hui ? Que reste-t-il de l"héritage des coopératives de cinéma, nombreuses et influentes dans les années ’60 et ’70 ?
Voilà, il ne s"agit là que de quelques-unes des nombreuses questions qui seront abordées lors de cette "rencontre des labos".
Notre souhait est que ces neuf jours soient une occasion de dresser un état des lieux de ce qui se fait/ existe aujourd"hui, en Europe, dans ce domaine du cinéma où la démarche se veut artisanale.
Après plus de douze mois de recherches, des cinéastes, des groupes, des collectifs ont répondu avec enthousiasme à notre proposition. Attendez-vous donc à un débarquement en masse de "joyeux lurons de la pellicule" qui viendront d"un peu partout en Europe avec soit un film, soit une installation, soit une performance "sous le bras". Au moment où nous mettons sous presse, des propositions continuent à nous arriver. Malheureusement nous ne pouvons toutes les inclure dans ce programme. Attendez-vous donc à beaucoup de surprises et de longues nuits au Nova !
Au programme de ces neufs jours : beaucoup de films (beaucoup trop, d"ailleurs, pour qu"ils soient détaillés dans ce programme), des installations dans un magasin désaffecté, des performances, des débats, des workshops, etc !
Bref, nous ne pouvons pas tout vous dire dans cet édito, alors il ne vous reste qu"une chose à faire : être curieux et venir découvrir tout cela au Nova !—