Comedia Mundi, c’est une contrebasse, deux accordéons, deux guitares, un violon, une flûte, quelques percussions, des voix "leads" et une chorale. Et puisque ces instruments et cordes vocales ne peuvent jouer seuls, il y a des musiciennes et musiciens, chanteuses et chanteurs. D’abord, c’est la "musique tzigane", de toute l’Europe de l’est, Hongrie, Roumanie, les Balkans, Russie, etc. Mais la distinction entre "musique traditionnelle" et "musique tzigane" est difficile, dans des pays, où ce sont souvent les Roms qui jouent la musique dite folklorique. La musique tzigane n’existe pas en soi comme un genre défini, mais a été, au cours des voyages, transformée par toutes les influences rencontrées. Une danseuse bulgare, à qui nous avions demandé la différence entre les danses des Bulgares et des Roms dans son pays, nous a répondu : "C’est exactement la même chose, avec, chez les Roms, quelques vibrations en plus". C’est aussi pourquoi dans le répertoire inépuisable de chants et de musiques tziganes du groupe, on découvre aussi des chansons françaises, allemandes, parfois anglo-saxonnes et des sonorités de l’Europe du sud, de l’Amérique latine. Le tout, arrangé par et pour le groupe, est agrémenté-de compositions propres. Le groupe lui-même est composé de gens venus d’horizons divers : Berlin, Rio de Janeiro, Innsbruck, Seligenstadt, Paris, Lyon, Limans, Montbrison... Au fil du temps, ils se sont rencontrés à Longo maï, ce mouvement communautaire qui existe depuis 1973. Comedia Mundi a accompagné l’histoire de Longo maï depuis le début, où les fêtes, prévues ou spontanées, sont essentielles à la vie commune. Longo maï, ce sont ces coopératives en France, Suisse, Autriche, mais aussi en Ukraine qui tentent une vie collective à la campagne en pratiquant l’agriculture, l’élevage, une radio associative, des actions de solidarité et des rencontres multiples, des formations pratiques et théoriques et beaucoup d’autres choses encore.