Après avoir commis un délit de fuite, un étudiant en théologie est harcelé par sa conscience et par un double mystérieux. Peu après, il perd sa fiancée dans un accident de voiture. En dépit qu’il veuille échapper à cette spirale destructrice, tous les chemins le conduisent — littéralement — en enfer. Le film qui débutait comme un drame moral se mue ainsi, dans une dernière partie hallucinante, en une descente dantesque à travers le royaume infernal des morts.
"Hell" est l’œuvre la plus innovante de Nakagawa, le père du cinéma d’épouvante japonais. Avec ce film, il mêle les notions bouddhistes de vie après la mort à un commentaire sur la faillite morale du Japon moderne de l’après-guerre. Filmé dans un style propre aux années ’60, imprégné de jazz, de percussions et porté par une bande sonore déroutante, le résultat est aussi un film très graphique. Les images fantasmagoriques se réfèrent autant aux peintures médiévales du Jugement dernier de Jérôme Bosch qu’au film muet classique "Häxan" (1921) de Benjamin Christensen. Il anticipe ainsi l’œuvre du réalisateur culte brésilien José Mojica Marins avec ses cauchemars surréalistes et sadiques où pullulent tortures, pleurs et grincements de dents.
[ 5 / 3,5 eur ]