New York. Keith Sontag - sociopathe obsessif, sorte d’incarnation humaine de l’anxiété - tente de gagner quelques sous avec toutes sortes de combines improbables. Pour lui, toute tentative de communication est une bataille. Il est incapable de formuler ses idées. Il tente d’agir "normalement" pour satisfaire ses besoins de contacts sociaux, mais s’emporte dans des tics nerveux effrayant ses interlocuteurs, à peine capables de supporter sa présence.
"Frownland" nous confronte pendant une centaine de minutes à un type qui, en temps normal, nous ferait changer de trottoir. Ce n’est déjà pas un point de départ facile pour un film, mais Ronald Bronstein prend en plus le parti de ne pas chercher à nous attacher au personnage central, adoptant une structure aussi déséquilibrée que lui et une forme explorant sa souffrance pathologique. La présence et la performance d’acteur (improvisée !) de Dore Mann sont tellement impressionnantes, la caméra tellement proche de lui, qu’on est forcé d’éprouver une sorte d’empathie inconfortable, un malaise tout de même ponctué de moments franchement drôles, qui ne manqueront pas de vous faire rire... nerveusement. Une expérience assez éprouvante, dérangeante dans les réactions qu’elle peut provoquer, un film qui marque !
http://www.frownlandinc.com
+ Nice Day for a Picnic
Monica Gallab, 2008, BE, video, sans dial, 4’
Une boucle animée étonnante et progressivement oppressante, histoire de troubler son mental juste assez pour affronter "Frownland".