prog: 1201
squelettes/rubrique-3.html

Napoli

Des animaux aux formes biscornues, des créatures fantasques, des squelettes qui saluent les passants, des signes pour éloigner le mauvais oeil... Les graffitis de Cyop & Kaf ne s’oublient pas. D’autant plus que, en marchant dans les rues de Naples, il est tout simplement impossible de ne pas les voir ! Que ce soit dans le centre historique ou dans la banlieue, leurs dessins se nichent là où vous vous y attendez le moins, et ils sont vraiment nombreux ! Ces deux artistes ne répudient pas les galeries, mais c’est "la ville et ses rues" qui sont leur lieu d’exposition privilégié. Découvrir un de leurs graffitis c’est un peu comme "croiser un ami". Un ami qui vous raconterait une histoire, une anecdote ou vous ferait une petite leçon de morale, car leurs dessins sont toujours porteurs d’un message. Cyop & Kaf c’est du vrai "street art" et pas de l’esbroufe. Pour cette première exposition en Belgique, le Nova leur met à disposition non seulement les murs du bar mais aussi ceux du couloir où ils se produiront "en live" lors du vernissage. En "bonus" : un diaporama, dans la salle de cinéma, avec des photos de leurs graffitis prises dans les rues de Naples. Le tout commenté par un de leurs compagnons de route de la revue "Napoli Monitor".
http://www.cyopekaf.org/
http://napolimonitor.wordpress.com/

16.04 > 19:00 + 16.04 > 20:00


Napoli Monitor est une revue "urbaine", mensuelle, éditée de façon indépendante, qui publie des articles, des enquêtes, des reportages, des illustrations, essentiellement sur Naples mais aussi sur d’autres villes du monde. Elle est accessible dans plus d’une trentaine de points de vente à Naples, la vente et les abonnements étant sa principale source de financement. Luca Rossomando est un de ses fondateurs et éditorialistes. Il a par ailleurs publié plusieurs livres-enquêtes, dont "Vedi Napoli, ritratti di città con bambini" ("Voir Naples, portraits de ville avec les enfants"), un reportage sur trois villes (Naples, Marseille, Barcelone) où il confronte les différents modèles de développement urbain et processus de "gentrification". Il interviendra lors de la séance "diaporama" où il nous présentera le projet de "Napoli Monitor".

http://napolimonitor.wordpress.com/

16.04 > 20:00


Esmeralda Calabria, Andrea D’Ambrosio & Peppe Ruggiero, 2008, IT, 35mm, vo st fr, 83

Des éleveurs qui voient leurs animaux mourir, des agriculteurs qui cultivent des terres de plus en plus polluées, plus de 1200 décharges illégales qui dénaturent des paysages de toute beauté. Comment est-ce possible dans l’Italie d’aujourd’hui ? C’est la question que se sont posée les trois co-réalisateurs de "Biutiful Cauntri", bien avant que les médias du monde entier nous balancent les images des déchets qui, l’été dernier, jonchaient les rues de Naples. Sur un ton à l’humour bien grinçant, mais avec un indéniable souci du discours humain, le film enquête sur les conséquences écologiques, morales et économiques du trafic illégal de déchets en Campanie. Étonnamment bien réalisé, soigné au niveau de l’image mais sans tomber dans un esthétisme vide, "Biutiful Cauntri" est un film de dénonciation important. Il est le résultat de la collaboration entre E. Calabria, monteuse entre autres de plusieurs films de Nanni Moretti, le journaliste P. Ruggiero et le documentariste A. D’Ambrosio. Sans oublier le "détective écologiste" Del Giudice, protagoniste important de ce documentaire. À ne pas rater.

16.04 > 22:00 + 18.04 > 20:00 + 19.04 > 22:00 + 24.04 > 20:00 + 03.05 > 18:00


Le Mani sulla città

Main basse sur la ville

Francesco Rosi, 1963, IT, 35mm, vo st fr, 110

Mené à un rythme haletant, "Main basse sur la ville" est un film-métaphore sur le délabrement politique d’une ville pourtant en pleine expansion économique. L’honorable Signor Nottola (Rod Steiger), "promoteur" immobilier et échevin à la mairie, y incarne le refus cynique des politiques d’appréhender la réalité de la ville. Ses spéculations suscitent un massacre de l’environnement et une édification anarchique qui défie les lois de la géologie, de l’architecture et de l’espace urbain. Persuadés de l’impact révélateur du cinéma quand il est acte politique, Rosi avait l’ambition de révéler les intrigues, les complicités entre le pouvoir politique et le pouvoir économique, les corruptions et les intérêts illégaux qui furent nécessaires pour maintenir un pouvoir incontrôlé. Dix ans après le tournage, le constat sera amer : "En regardant ces maisons l’une sur l’autre, on dirait un ossuaire, pas une ville. Qu’est-ce qu’une ville ? Ce sont des maisons des rues, ce sont des activités, des usines, des artisans, des ouvriers, et surtout ce sont des activités pour la vie. Moi en regardant cette espèce d’ossuaire, j’ai eu l’impression qu’au contraire ce sont des maisons et des activités pour la mort". Lion d’Or à Venise en 1963.

17.04 > 20:00 + 25.04 > 22:00


Umberto Lenzi, 1976, IT-FR, 35mm > video, vo st fr, 95

Une petite cerise sur le gâteau, en prolongement de la programmation "giallo" italien du dernier festival "Off-screen" : "Napoli violenta", un des films phares de la filmographie d’Umberto Lenzi. L’histoire : le commissaire Betti, peu orthodoxe dans sa façon d’agir, est muté à Naples. Il arrive à un moment où la ville vit une période de chaos, causé par la volonté de domination du camorriste appelé "O generale". Le commissaire Betti ne baissera pas les bras... "Napoli violenta" est probablement un des films qui marque l’apogée du "poliziesco" à l’italienne. Il s’inscrit dans cette même décennie où l’Italie vit ses années de plomb. De l’avis de tous, Lenzi atteint ici un sommet du genre "polar" : un montage rapide, un art certain du découpage, des seconds rôles savoureux, une réelle mise en valeur des décors napolitains... Ce film a beau être un des meilleurs "polizieschi" de l’époque, vous ne pourrez le voir sur grand écran qu’au Nova ! Grâce à l’intervention de Lenzi lui-même...

02.05 > 20:00


Bruno Oliviero, 2008, IT, video, vo st ang, 55

"Napoli Piazza Municipio" est un long voyage qui se déroule sur quelques centaines de mètres carrés : la "Place de la Mairie" à Naples. Comme son nom l’indique, cette place est un des centres de la vie politique de la ville et un de ses lieux les plus symboliques. "Mais cet espace immense créé sous le régime fasciste, avec le port maritime au fond, n’a jamais été le lieu de sociabilité que sont d’ordinaire les places italiennes, mais plutôt un tremplin pour envoyer les Italiens en Amérique" (Bruno Oliviero). Près de Piazza Municipio se dressent quelques autres bâtiments emblématiques : l’hôtel de ville, un château du XIIIe siècle, le théâtre municipal, le marché aux fleurs,... Les citadins napolitains, les touristes, les immigrés arrivés depuis peu, tout le monde se retrouve à déambuler parmi ces lieux, et la place est un passage quasi obligé. A partir des récits de gens qu’il y croise, Oliviero construit un film en forme de mosaïque. Une mosaïque composée d’une multitude de petites histoires, de sons et de détails visuels, un peu comme si le réalisateur s’était adonné à un travail de fouille archéologique. Il en ressort une radiographie complexe de la vie napolitaine. (Prix du meilleur documentaire italien au Festival de Turin ’08)

18.04 > 18:00 + 02.05 > 22:00


Anna Buchetti, 2006, NL-IT, video, vo st ang, 75

Difficile de trouver une ville où la vie est autant influencée par le jeu du loto que Naples. Ici, le loto y est omniprésent, surtout dans les quartiers populaires. Selon une ancienne tradition, pour jouer au loto, les Napolitains se réfèrent très souvent à un livre, "La smorfia", ou Cabale du loto (inspiré de la Kabbale). Rédigé comme un dictionnaire, on y trouve des listes de numéros correspondant à toutes sortes de situations, de gestes, d’objets, d’images. Les Napolitains s’en servent pour interpréter les événements les plus divers de leur vie. Ainsi, tout le long de Spaccanapoli, une rue du coeur de Naples, on trouve un nombre important de tout petits commerces (qui ressemblent d’ailleurs plus à des cabinets de consultation) dont l’activité principale est - vous l’avez compris - le loto ! En faisant circuler la caméra de part et d’autre de ces guichets, la réalisatrice observe ces mystérieuses transactions, où les récits individuels des joueurs sont interprétés et transformés en billets de loterie par les employées, qui s’en remettent aux traductions de la "Smorfia". Ce portrait fascinant du peuple de Naples est tourné dans un noir et blanc, qui rappelle un certain néoréalisme italien.

18.04 > 22:00 + 23.04 > 20:00 + 02.05 > 18:00


Cronisti di strada

Chroniqueurs de rue

Malgré la crise qui sévit dans la presse, l’édition de journaux papiers reste importante en Italie. Et à Naples, plus qu’ailleurs, les journaux locaux et régionaux sont encore primordiaux dans la circulation d’infos locales. Dans "Cronisti di strada" ("Chroniqueurs de rue"), on suit le parcours de deux jeunes journalistes qui écrivent pour deux quotidiens de Naples. Ils écrivent pour les rubriques de "faits divers", mais il faut savoir qu’à Naples les faits divers ont très souvent des répercussions qui vont au-delà du "local". Gianfranco Pannone (un des "incontournables" du documentaire italien actuel) et Paolo Santoni (dont nous avions programmé "Cuore napoletano") ont réalisé ce documentaire en trois parties pour Rai 3. S’il est vrai que ce documentaire est formaté pour être un reportage "télé", il n’empêche qu’il est probablement un des premiers documentaires à questionner comment, à Naples l’information, souvent médiatisée, se confronte au vécu des gens. Le documentaire pose aussi la question du comment faire du journalisme là où il est difficile d’avoir accès aux infos. C’est une première à l’étranger, à ne pas manquer ! En présence de Gianfranco Pannone.

1re partie : "Pas d’argent si pas de revolver..."
2ème partie : "La guerre des Rolex"
3ème partie : "Toutes les rues mènent à Naples"

19.04 > 18:00 + 25.04 > 20:00 + 26.04 > 22:00


Antonello Branca, 1977, IT, 16mm > video, vo st fr, 60

Peu d’entre vous probablement connaissent Antonello Branca. C’est pourtant un des plus importants documentaristes italiens des décennies ’60 et ’70. Sa filmographie est marquée par des oeuvres engagées et réserve plusieurs surprises. Comme par exemple "Cartoline da Napoli", documentaire qu’il réalisa pour la Rai (télévision publique italienne). Consacré aux "maux" qui gangrènent Naples, Branca le tourne juste après l’épidémie de choléra qui en 1973 envahit la ville et avant le tremblement de terre de 1980. Il y dénonce des conditions de travail inacceptables, une pauvreté intolérable, l’avancée de la camorra,... mais aussi un degré de conscience civique et politique exemplaire, qui à Naples peut être "contagieuse". Tourné en caméra directe, dans un noir et blanc cru et tellement beau, ce documentaire suscita quelques "secousses" au sein de la Démocratie chrétienne, le parti qui à l’époque était au pouvoir. On ne pouvait manquer de vous le présenter. Il reste inédit en dehors de l’Italie.

19.04 > 20:00 + 01.05 > 20:00


Le quartier de Scampia dans la banlieue de Naples est sous les feux de la rampe. "L’intifada" napolitaine y a éclaté en 2004 et le livre "Gomorra" de R. Saviano en a dénoncé la situation ainsi que le film homonyme. Pourtant, Scampia mérite qu’on s’y intéresse autrement. Dans les années ’60, l’architecte Franz di Salvo y conçoit un projet ambitieux et utopiste : des logements sociaux appelés "le Vele" ("les voiles"). Au fil du temps, ces bâtiments se sont révélés dignes d’un décor de "Blade Runner" et sont devenus l’un des plus grands supermarchés de la drogue qui soit. Spéculation immobilière à gogo, pauvreté, analphabétisme : oui, nous sommes en Italie, en 2009, dans un des quartiers les plus peuplés de Naples... En 2004, Désirée Klain y crée un festival-laboratoire qui mélange cinéma, littérature, théâtre, photo et débats. Le pari est double : faire connaître des projets culturels issus des périphéries urbaines européennes et réunir des expériences artistiques de celle de Naples. Fameux courage que de mettre sur pied un tel événement dans un quartier oublié de tous ! Désirée Klain, notre complice dans l’élaboration de cette programmation, sera au Nova pour présenter des courts métrages documentaires, ainsi qu’un long, présentés aux dernières éditions du festival "Périphéries du monde" qu’elle coordonne. Suivra une rencontre à laquelle participeront d’autres invités. Un rendez-vous à ne pas rater : l’énergie de Désirée est contagieuse.

http://www.periferiedelmondo.it/



+ SPARA

Enzo Pirozzi, 2004, IT, video, vo st ang, 12

+ Buatte

Desiree Klain, 2006, video, sans dial, 6

+ Nennella

Patricia Pimienta Fernandez, 2005, IT, video, vo st fr, 13

+ Scampia a pescara

Maurizio Fiume, 2006, IT, video, vo st fr, 12

+ Piccole Storie Di Scampia

Vodisca, 2007, video, vo st fr, 7

26.04 > 17:00


Matteo Antonelli & Desiree Klain, 2006, IT, video, vo st fr, 60

Felice Pignataro fut, selon l’historien de l’art E. H. Gombrich, un des plus prolifiques peintres de fresques murales au monde. Il en réalisa plus de 200, dans la périphérie napolitaine mais aussi un peu partout en Italie. Dans ce documentaire, Pignataro nous livre avec beaucoup d’humour l’histoire et la vie difficile à Scampia, quartier auquel il était sentimentalement très attaché. Le film retrace aussi l’histoire du GRIDAS, le laboratoire culturel qu’il créa en 1981 avec d’autres habitants de Scampia, référence incontestable pour tous ceux qui à Naples oeuvrent pour une banlieue à dimension humaine.

http://www.felicepignataro.org

26.04 > 18:00


La définition d’une "banlieue" est souvent en opposition à celle du territoire urbain principal, "historique", le "centre ville". Aujourd’hui pourtant, les frontières entre "centre" et "périphérie" sont de plus en plus floues et la force centrifuge qui s’exerce à partir d’un "centre" de moins en moins certaine. Les banlieues contribuent à la redéfinition des espaces urbains et peuvent être à l’origine d’expériences artistiques ou culturelles passionnantes. Qu’en est-il à Naples ? Pourquoi Scampia y est-il possible ? Comment le cinéma peut-il raconter, dénoncer, participer aux mouvements qui agitent et redessinent les villes ? Voilà les thèmes majeurs de cette rencontre consacrée aux spécificités de la ville parthénopéenne.
Les participants : Désirée Klain (journaliste, réalisatrice, coordinatrice du festival "Periferie del Mondo"), Paride Caputi (professeur d’urbanisme à l’Université de Naples, ex-échevin pour les questions liées à la banlieue), Gianfranco Pannone (réalisateur, professeur de cinéma). (Gratuit)

26.04 > 20:00


Enrico Caria, 2006, IT, video, vo st ang, 75

Naples est une ville à deux faces. Pizza, mandolines, soleil, mer bleue et joie de vivre, d’une part. Criminalité, violence, délinquance, drogue et "camorra" de l’autre. Mais n’y a-t-il pas une "autre" façon d’appréhender cette ville ? Tel est en tout cas la mission que se donne le protagoniste de ce film, un journaliste napolitain (sorte d’alter ego du réalisateur) qui, après de longues années d’absence, retourne à Naples pour y réaliser un reportage qui se voudra différent de tous les autres. Lors de son séjour, un heureux événement semble enorgueillir la ville : la régate America’s Cup pourrait se dérouler dans le golfe de Naples et ainsi contribuer au retour des touristes. Mais voilà qu’à nouveau éclate une guerre camorriste... S’inspirant du style provocateur propre à Michael Moore, mais avec un humour caustique bien napolitain, le journaliste et satire Enrico Caria nous livre ainsi une longue réflexion sur sa ville natale. Le film s’enrichit des commentaires de plusieurs politiciens, sociologues, instituteurs d’école, et même de Roberto Saviano, auteur du désormais fameux "Gomorra".

23.04 > 22:00 + 25.04 > 18:00


C’est dans un quartier périphérique au nord de Naples que les quatre musiciens de Palkoscenico résident et ont implanté leur studio et laboratoire musical. Cet arrière-pays napolitain est aussi la source d’où ils puisent leur inspiration pour leurs textes et musique. Une musique qui depuis 1999, date de création du groupe, ne cesse d’évoluer dans l’hybride, mélangeant dub, rock, folk napolitain et électronique. Eux-mêmes le disent, leurs racines sont dans la Méditerranée. Néanmoins, ils ne veulent pas se limiter juste à une réinterprétation ou récupération de sons du "passé". Ils utilisent la musique traditionnelle pour rebondir vers d’autres registres musicaux plus contemporains. À son actif, Palkoscenico a une kyrielle de collaborations avec d’autres musiciens ou groupes comme Zion Train, 24 Grana, Bungt & Bangt, Daniele Sepe,… Enfin, vous l’avez compris, la soirée sera riche en mélanges. Et en énergie solaire !

03.05 > 20:00


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