José Real, ouvrier de l’industrie pétrolière en Amérique latine, purge une peine d’emprisonnement à perpétuité pour ses idées révolutionnaires. Son dernier appel à l’émeute conduit les autorités à vouloir le liquider lors de sa permission de 24h octroyée après dix années d’incarcération... Derrière son titre énigmatique, se cache un chef d’oeuvre atypique de la fin du cinéma muet avant-gardiste de l’ancienne Union Soviétique. Adapté d’une nouvelle d’Henri Barbusse, le film regorge de trouvailles visuelles et narratives. Sa vision du monde carcéral teintée de lutte des classes est d’une terrible expressivité, comme celle de cet homme qui redécouvre après tant d’années de captivité la sensation de marcher en liberté... Un film étonnant, injustement méconnu, qui ne manquera pas d’inspirer l’accompagnement musical "live" de Minimax, un duo bruxellois (Quentin Manfroy et Eric Bribosia) utilisant flutes, instruments à touches, clefs à molettes, bruits bizarres et mélodies hendécaphoniques. "Des tréfonds de la terre aux hautes cimes de l’esprit, Minimax, un minimum de moyens pour un maximum d’effets (ou est-ce l’inverse ?...)".
+ Un chant d’amour
Jean Genet, 1950, FR, 35mm, sans dial, 25’
Longtemps censuré, il aura fallu 25 ans pour qu’"Un chant d’amour" puisse être montré en France. Dans un contexte où l’homosexualité était fortement réprimée, Jean Genet (qui a connu plusieurs fois l’enfermement carcéral, notamment pour certains de ses écrits) s’est vu contraint de tourner clandestinement ce qui restera comme sa seule réalisation au cinéma. Il y décrit une relation triangulaire entre deux prisonniers recherchant la sensualité à travers une minuscule cavité traversant le mur qui les sépare, et un gardien venant s’immiscer dans leur intimité. Un film bouleversant, entre songe et réalité autobiographique.
[ 5 / 3,5 eur ]