prog: 1903
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Pre-Code Hollywood

Tarzan and His Mate

Tarzan et sa compagne

Cedric Gibbons, 1934, US, 35mm, vo, 86

Le couple formé par Johnny Weissmuller et Maureen O’Sullivan était l’une des clés du succès de "Tarzan, the Ape Man". Il fut donc décidé d’exploiter le potentiel érotico-exotique de cette excitante relation. Les amants, très court vêtus, ne vivent de rien et ne vont pas se laisser facilement tenter par de méchants hommes de Babylone. Se déroule alors sous nos yeux une série de jeux sensuels (auxquels participe même Cheetah...), pimentés d’attaques d’animaux mettant Jane en péril, et qu’un Tarzan toujours viril vient sauver. La scène la plus osée du film est un ballet aquatique dénudé. Si elle sera remplacée à l’époque par une version plus ou moins couverte selon les États (la censure était anticipée, trois versions ont été tournées !), elle déclencha une tornade et accéléra la mise en application du Code. Mais seule la nudité était concernée, le traitement fait aux noirs dans le film ne posait, lui, pas de soucis. Le film est un véritable bijou comme Hollywood savait alors en concocter, à la bande son très inventive (quasi sans musique). Après cet épisode libertin, la censure fera évoluer la série vers le conventionnel et confinera Jane, rhabillée, au rôle de femme au foyer... au cœur de la jungle.

30.11 > 19:00 + 15.12 > 17:00
5€ / 3,5€


William A. Wellman, 1931, US, 35mm, vo st fr & nl, 80

Classique du film de gangster, "The Public Enemy" illustre à merveille la représentation du personnage qui "tourne mal", non pas parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il n’a d’autre choix. James Cagney personnifie ce gangster-héros. Enfant débrouillard devenu grand, Tom Powers connaît le succès, l’argent, les femmes (Joan Blondell et Jean Harlow se chargent des rôles de charme !). Mais le film est sombre. Pourtant, la censure estimera à l’époque que le dénouement et les difficultés que Powers-Cagney rencontre ne suffisent pas à rétablir la morale (typiquement, le personnage doit se repentir, sombrer dans la déchéance, se faire tuer ou se suicider). Suite à des protestations et à la crainte que le film n’inspire une vague de criminalité, Wellman devra ajouter, au début et à la fin du film, une annonce qui condamne ce milieu et certifier qu’il n’est nullement son intention de le glorifier.
Le film a aussi subit de nombreuses coupes à sa sortie dans différents États, selon les lois locales. Ces pratiques étaient courantes et complexifiaient énormément le travail des distributeurs, sans parler du coût des copies massacrées, inutilisables après plusieurs épurations. Ces problèmes d’ordre économique et logistique ont également contribué à motiver l’industrie à centraliser la censure.

01.12 > 16:00 + 19.12 > 22:00
5€ / 3,5€


Baby Face

Liliane

Alfred E. Green, 1933, US, 35mm, vo st fr, 76

Dans le cinéma pré-Code, il y a de la place pour des rôles de femmes émancipées qui ne craignent pas de jouer avec les tabous et de remettre les hommes à leur place, voire de les utiliser comme eux peuvent utiliser les femmes. Et c’est là qu’elles marquent leur supériorité, en jouant le jeu des hommes, décontenancés face à des femmes fortes qui assument leurs ambitions sociales, leur sexualité etc. Comme les gangsters, au masculin, elles questionnent et bousculent la société, ses lois et son autorité pour y trouver une place. Plutôt que la force, elles utilisent leurs charmes. Ces personnages peuvent être subtils et ambigus, ont leurs raisons et ne sont pas forcément présentés sous un jour négatif, ce qui est évidemment inacceptable !
Ici, Barbara Stanwyck joue Lily Powers (!), qui quitte sa vie sordide pour New York où elle va gravir les échelons de la société, en même temps que les étages du building où elle travaille, en séduisant les hommes, puis en les jetant pour mieux s’intéresser à leur supérieur. L’ambiguïté morale va pousser certains États à refuser le film. Avant 1934, la pression commerciale pouvait déjà se faire sentir. La Warner va le remonter : quatre minutes sont amputées et le discours libérateur est atténué. Ce n’est qu’en 2005 qu’une copie du premier montage est retrouvée. C’est bien sûr celle-ci que nous vous présentons. Elle est suivie d’une petite analyse comparative des deux versions.

06.12 > 20:00 + 22.12 > 21:00


Millard Webb, 1929, US, 35mm, vo, 96

Une fine intrigue - une jeune femme aspire à devenir chanteuse - nous emmène dans le monde de Florenz Ziegfeld, ponte des musicals de Broadway avec ses Ziegfeld Follies. Le film suit l’ascension de Gloria, qui abandonnera son amoureux dévoué pour poursuivre sa carrière, et accessoirement une romance avec un manipulateur qui veut lui faire essayer son lit. On découvre, au fil du récit, une série de numéros musicaux mais surtout la grande revue de Ziegfeld qui donne son nom au film et constitue son dernier tiers. On y aperçoit les stars du moment dans des tableaux comiques ou musicaux, de la nudité plus que suggérée (dont une apparition de Johnny Weissmuller encore moins vêtu qu’en Tarzan) et même des grossièretés puisque c’est le premier film dans lequel on peut entendre le mot "damn" (qui choquera pourtant 10 ans plus tard dans "Autant en emporte le vent"). Même si le film est plus innocent que d’autres présentés dans ce cycle, on notera déjà le personnage de la femme de caractère qui poursuit son rêve et refuse la vie de femme au foyer.
Et puis surtout, on vous encourage à le découvrir dans sa version complète, extrêmement rare, puisque certaines scènes tournées à l’origine en couleurs (dans un Technicolor primitif) avaient été retirées des copies et étaient invisibles jusqu’à cette restauration.

14.12 > 19:00 + 22.12 > 17:00
5€ / 3,5€ Combi 2 films > 7,5€ / 6€


Footlight Parade

Prologue

Lloyd Bacon & Busby Berkeley, 1933, US, 35mm, vo st fr & nl, 104

James Cagney interprète un créateur de musicals qui doit se recycler à l’arrivée du cinéma parlant, une nouvelle mode qu’il espère passagère... Il a l’idée de monter des prologues - ces spectacles musicaux qui ouvrent les séances de cinéma - sur le modèle des grandes chaînes de magasins, pour en diminuer les coûts et les faire tourner dans un maximum de salles. Son business marche du tonnerre, mais il doit rivaliser avec un autre studio et enchaîne les créations. Voilà un bon prétexte pour une comédie musicale sur l’industrie du cinéma et du spectacle. Surtout si l’on sait que c’est l’immense Busby Berkeley qui se charge de la création et de la mise en scène des numéros musicaux, comme à son habitude éblouissants. Il compose des images hautement suggestives et filme, au plus près et sous tous les angles, les corps de sa ribambelle de danseuses. Les costumes sont minimalistes, les décors grandioses. Mais le film est aussi porté par des acteurs magnifiques et une intrigue prenante. Il n’oublie pas d’avoir de l’humour, se moque de la censure au passage et se permet des allusions osées à l’adultère, la prostitution, la drogue et quelques impertinences, n’est-ce pas Miss B... Rich ?

14.12 > 21:00 + 22.12 > 19:00
5€ / 3,5€ Combi 2 films > 7,5€ / 6€


Si l’on met de côté la sombre histoire qui mit fin à la carrière de Roscoe "Fatty" Arbuckle, il reste sa filmographie d’acteur et réalisateur, presque tombée dans l’oubli mais très importante. C’est en effet Arbuckle qui lança Keaton au cinéma, qui inspira pas mal d’idées à Chaplin et qui donna une popularité sans égal jusque-là aux comédies burlesques. Il est tout simplement la personnalité la plus populaire d’Hollywood à la fin des années 1910.

À partir de 4 ans.

+ The Cook

Roscoe Arbuckle, 1918, US, video, muet, 18

Fatty est cuisinier, Keaton est serveur. Jonglages en cuisine, dégustation de spaghetti à faire blêmir les parents et courses-poursuites au menu !

+ The Bell Boy

Roscoe Arbuckle, 1918, US, video, muet, 26

Deux grooms rivaux tentent de séduire une dame arrivant à l’hôtel. Leçons de nettoyage et de coiffure, hippo-ascenseur et bêtises à tous les étages.

15.12 > 15:00
3,5€ / 2,5€


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id_rubrique: 1913
prog: 1903
pos: aval