Après avoir été acteur, auteur de théâtre et assistant (entre autres pour Bruno Dumont), le cinéaste autodidacte bruxellois Xavier Christiaens a réalisé depuis 2003 trois films fascinants constituant un triptyque évoquant tour-à-tour la déportation du peuple kirghize de nomades en Asie centrale, le retour d’un cosmonaute sur une terre dépeuplée, la culpabilité des génocides, la violence des idéologies… À la lisière des genres et des pratiques, tenant autant du documentaire, de l’expérimental, de la poésie ou de la science-fiction, ces films ont été conçus en toute liberté et dans une totale indépendance, sa compagne Sandrine Blaise l’accompagnant dans ses créations. Ils développent une exigence de chaque image, s’approchant des théories et des trouvailles des cinéastes avant-gardistes et relevant le défi du programme proposé par Jean Epstein en 1946 dans son texte "Intelligence d’une machine" : "Le cinématographe nous introduit dans l’irréalité de l’espace-temps."
Textes écrits d’après ceux de Serge Meurant (Cinergie) et d’Olivier Smolders.